Anne Jones, jeune femme sculpteur, veut réconcilier le regard humain avec la patience, la curiosité sensible… Dans le flot des images imposées, elle propose une sorte de méditation visuelle à partir d’un jeu très réfléchi où le carré et le triangle modulent des variations, des rythmes multiples. La démarche chez elle peut paraître austère, nourrie d’une géométrie  essentielle, cependant la richesse des approches possibles est indéniable. Et la poésie agit discrètement mais avec intensité.

Trois carrés connaissent la blessure impeccable de la tige filetée, engendrant un écartement de plus en plus visible. Et une vitre translucide, toute scintillante cache ou découvre chaque séquence. Le spectateur peut participer. Un équilibre fragile fait vibrer un triangle sectionné, transpercé. Trois triangles se suivent en cadence noire et blanche, et le sombres naissent denses ou transparentes. Vingt carrés, peints de façon gestuelle et forte, aux tonalités sombres, permettent une composition en damier en perpétuelle mutation. Il y a de plus tout un sol recouvert d’une architecture plane, aérée, à l’harmonie doucement décalée. Ici l’envers vaut l’endroit, le découvert peut se voiler. Une stratégie pleine de justesse et de complexité anime ces formes premières.

Peut-être qu’Anne Jones a raison. Que le regard doit s’aiguiser… Son art remédie réellement à la maladie du vite vu, mal vu. Il réveille en nous notre esprit d’analyse et notre capacité d’émotion.

Belle gageure !

Elément d'un regard 1 (inv. 0147)
0207.2022.07.14.b
Elément d'un regard 30 - rupture (inv. 0207)

Par Michèle Minne
Kiosque – octobre 1988

Anne Jones

La Galerie 45 ouvre sa saison 88/89 avec un jeune sculpteur. Anne Jones.

Son œuvre d’une grande pureté repose sur une recherche essentiellement basée sur le triangle et la variation des noirs. A travers un travail tridimensionnel strict le sculpteur veut redonner conscience au regard du spectateur qui ne voit plus, perdu au milieu des stimuli visuels qui l’entourent.

A partir d’éléments simples, Anne Jones joue avec la matière, la forme et la couleur. C’est un jeu de cache-cache qui tente de provoquer le regard que nous posons sur les choses. C’est une démarche exigeante de la part du spectateur et de la part de l’artiste.

Pour parvenir à ses fins, le sculpteur utilise l’opacité du bois et la transparence du verre. La surface, peinte de noir subtilement mêlé de couleurs, prend toute son amplitude. Ces sculptures apparemment simples voire simplistes cachent un travail minutieux et de longue haleine.

L’œuvre d’Anne Jones est rigoureuse et requiert toute l’attention de celui qui la regarde.

0204.2022.07014.b
Elément d'un regard 8 - rupture (inv. 0204)

Galerie 45
rue Victor Allard, 45 – 1180 Bruxelles

12 octobre – 4 novembre 1988

Elément d'un regard 7 - rupture (inv. 0203)
Elément d'un regard 9 (inv.0205)
Elément d'un regard 10 - rupture (inv. 0208)
Elément d'un regard 31 (inv. 0310)

Anne Jones, jeune femme sculpteur, veut réconcilier le regard humain avec la patience, la curiosité sensible… Dans le flot des images imposées, elle propose une sorte de méditation visuelle à partir d’un jeu très réfléchi où le carré et le triangle modulent des variations, des rythmes multiples. La démarche chez elle peut paraître austère, nourrie d’une géométrie  essentielle, cependant la richesse des approches possibles est indéniable. Et la poésie agit discrètement mais avec intensité.

Trois carrés connaissent la blessure impeccable de la tige filetée, engendrant un écartement de plus en plus visible. Et une vitre translucide, toute scintillante cache ou découvre chaque séquence. Le spectateur peut participer. Un équilibre fragile fait vibrer un triangle sectionné, transpercé. Trois triangles se suivent en cadence noire et blanche, et le sombres naissent denses ou transparentes. Vingt carrés, peints de façon gestuelle et forte, aux tonalités sombres, permettent une composition en damier en perpétuelle mutation. Il y a de plus tout un sol recouvert d’une architecture plane, aérée, à l’harmonie doucement décalée. Ici l’envers vaut l’endroit, le découvert peut se voiler. Une stratégie pleine de justesse et de complexité anime ces formes premières.

Peut-être qu’Anne Jones a raison. Que le regard doit s’aiguiser… Son art remédie réellement à la maladie du vite vu, mal vu. Il réveille en nous notre esprit d’analyse et notre capacité d’émotion.

Belle gageure !

Elément d'un regard 1 (inv. 0147)
0207.2022.07.14.b
Elément d'un regard 30 - rupture (inv. 0207)

Par Michèle Minne
Kiosque – octobre 1988

Anne Jones

La Galerie 45 ouvre sa saison 88/89 avec un jeune sculpteur. Anne Jones.

Son œuvre d’une grande pureté repose sur une recherche essentiellement basée sur le triangle et la variation des noirs. A travers un travail tridimensionnel strict le sculpteur veut redonner conscience au regard du spectateur qui ne voit plus, perdu au milieu des stimuli visuels qui l’entourent.

A partir d’éléments simples, Anne Jones joue avec la matière, la forme et la couleur. C’est un jeu de cache-cache qui tente de provoquer le regard que nous posons sur les choses. C’est une démarche exigeante de la part du spectateur et de la part de l’artiste.

Pour parvenir à ses fins, le sculpteur utilise l’opacité du bois et la transparence du verre. La surface, peinte de noir subtilement mêlé de couleurs, prend toute son amplitude. Ces sculptures apparemment simples voire simplistes cachent un travail minutieux et de longue haleine.

L’œuvre d’Anne Jones est rigoureuse et requiert toute l’attention de celui qui la regarde.

0204.2022.07014.b
Elément d'un regard 8 - rupture (inv. 0204)